
Née en 1948, à Alfortville, rue du Barrage.
Passionnée de langues et d’étymologie, licenciée en anglais et en chinois, j’ai enseigné le français en Grande-Bretagne (1969-1970 et 1974-1975) et en Chine (2001-2004) et, pendant une trentaine d’années, l’anglais en France.
Puis j’ai enseigné le français à des étudiants de tous âges et de tous horizons (et me suis régalée…). Officiellement retraitée depuis quelques années, je l’enseigne encore, à de jeunes réfugiés tibétains, à Conflans et Andrésy, et à de jeunes migrants afghans et soudanais à Achères.
J’ai suivi des formations en art dramatique en G.-B. (Bronze Medal in Acting de la London Academy of Music and Dramatic Art) et pendant une dizaine d’années au Conservatoire de Saint-Germain-en-Laye.
En Angleterre j’ai participé à une pantomime, Robinson Crusoe, en tant que danseuse.
J’ai longtemps joué, chanté et dansé avec le Théâtre Musical du Pecq dont j’ai mis en scène, avec Patrick Zard, une comédie musicale de Jean-Pierre Conjeaud, Tais-toi et chante, puis avec la troupe Nous les Marguerites de Triel-sur-Seine (Univers-Bulle et Rythme bleu, et Music-Hall). J’ai intégré la troupe des Comédiens de la Tour (les Dix Petits Nègres, Vol au-dessus d’un nid de coucou, les Trois Mousquetaires, Madame Marguerite, etc.).
J’ai participé
A quelques dramatiques télé (avec les réalisateurs Pierre Lary et Peter Kassowitz) et cinéma (Leon De Winter, Guillaume Darc, André Cayatte)
Au DVD de Dominique Rocher sur la prévention routière (une commande de la ville de Conflans-Sainte-Honorine)
A deux émissions de jazz sur France Culture avec Ivan Amar (1977)
A l’enregistrement de la version française d’un DVD pour EDF Asie (Pékin 2005)
A plusieurs spectacles de l’école de Musique et de Danse Ivry Gitlis, d’Andrésy, en tant que récitante (2001-2007),
A des récitals poésie-musique ainsi qu’au spectacle musical Une Famille sans histoire avec le Conservatoire de musique d’Achères.
A Madame Marguerite, dans le rôle titre (Pékin 2002)
Au spectacle poétique Pénichienne de vie (2006-2007) de et avec Jean Gennaro, lequel m’a fait connaître les Mots migrateurs (Merci, Jean !)
Ayant suivi une formation de correction et réécriture au Centre d’Ecriture et de Communication et au magazine Télérama (Paris 1995-1998), j’ai corrigé – et corrige encore – mémoires, thèses, romans, recueils de poésie, un glossaire franco-allemand, des articles, le journal de bord d’un cinéma local, un manuel d’ergonomie, des ouvrages des… Mots Migrateurs, etc.
Passionnée d’images comme de mots, j’ai suivi une formation en photographie au Art Centre de Folkestone (G.-B. 1974-1975) et au CREPS de Châtenay-Malabry (1994) et ai participé à de nombreux concours et expositions (Andrésy 1995, 2001, 2005, le Cabaret Magnifique du Ricochet Solaire 2007, Mots Arts 2008, Octuor 2008, 2011 et 2015). Quelques-unes de mes images en noir et blanc ont été publiées dans une revue spécialisée en Chine.
Ecrivant de la poésie depuis l’adolescence, je participe depuis une vingtaine d’années au recueil annuel des Poètes du dimanche et ai pris part aux animations dans les écoles d’Andrésy à l’occasion du Printemps des Poètes.
En milieu scolaire, j’ai organisé des rencontres avec des artistes (cinéaste, peintre, musicien, comédiens), des journalistes, et des parents de langue étrangère venus présenter cette langue, ainsi que des spectacles (dont un son et lumière), des manifestations sportives et des échanges avec l’étranger (Angleterre, Irlande du Nord, Allemagne, République Tchèque, Chine).
Pendant cinq ans j’ai été responsable à Achères du projet Visa pour la Rentrée (apprentissage ludique pendant l’été).
Je n’ai ni voiture, ni télé, ni micro-ondes. Je me déplace à bicyclette et je nage en eau froide (en compagnie des canards et des poules d’eau).
Je chante, je siffle, je danse, je joue du saxo et du steeldrum.
J’espère (bien) vivre encore quelques années…
Poèmes
Les poèmes de Béa (ma chaîne youtube)
Ils étaient jeunes
Ils étaient jeunes
Ils étaient beaux
De bleu vêtus
Ils sont partis
Fleur au fusil
Il verrait bien de quel bois
On se chauffe
L’ennemi
On le repousserait chez lui
Et puis
On rentrerait chez soi
C’était l’affaire de quelques mois
Dans les tranchées d’en face
Ils étaient jeunes
Ils étaient beaux
De gris vêtus
Un peu plus blonds peut-être
D’un côté comme de l’autre
Tous avaient laissé
Leur mère, leur sœur, leur fiancée
Leur femme,
Leurs enfants
Et les enfants à naître
Ils leur avaient bourré la tête
Les bons apôtres :
Ils se battraient pour la Nation
Mais ils n’étaient rien que les pions
D’un échiquier géant
Dont les joueurs étaient seuls maîtres
Désir
C’est un aimant qui vous attire
Et qui vous fait perdre le nord,
Un amant venu vous séduire
Qui fait mouche au premier abord,
Aussi brillant que feux de rampe,
Impétueux comme un ressort,
L’espiègle génie de la lampe
Paru pour vous jeter un sort.
C’est alors un feu de broussaille
Que le mistral vient attiser,
Un incendie qui vous assaille
Que vous ne pouvez maîtriser.
C’en est fait ! C’est le coup de foudre !
Ici ! Maintenant ! Pas demain !
Vous devez tous deux vous résoudre…
Le désir exulte soudain.
Vous vous embrasez corps et âme,
Dualité faite unité,
Simplement un homme, une femme
Qui goûtez à l’éternité…
17 février 2021
Neige
Maman venait nous réveiller,
Elle disait : « Il a neigé ! »
Et nous courions à la fenêtre
Mais le savions déjà peut-être
A cause des bruits étouffés
(Tout alentour était silence).
Notre bonheur était immense
Et nous sortions emmitouflés.
Nous nous lancions dans la bataille,
Nous défendant vaille que vaille,
Et nous poussions des cris de joie.
Nous n’avions que faire du froid.
Pour moi, la neige, c’est l’enfance,
La beauté, l’émerveillement.
Mais ce peut être la souffrance
De celui qui pleure en marchant.
Il a fui son pays en guerre,
A traversé bien des contrées,
Il a risqué sa vie en mer
Et parcourt la montagne à pied.
Il n’a jamais connu la neige,
Il n’a jamais connu le froid.
Il prie son dieu : « Allah, où vais-je ?
Allah, prends pitié, guide-moi ! »
Oh ! Qu’elle est loin, notre innocence !
Nous ignorions la cruauté
Et ne mesurions pas la chance
Que nous avions d’être choyés.
Menton, 29 mars 2021
Que deviennent les mots d’amour ?
Il crachine et le ciel est gris.
Toi, tu viens de me déposer.
Je suis triste mais je souris
Au souvenir de ton baiser.
Même si le ciel était bleu,
Il ferait triste dans mon cœur.
Loin de ta voix, loin de tes yeux,
Elles sont si longues, les heures.
Dans le bus je cherche la rime
Pour t’écrire un petit poème
Dont les mots tout simples et sans frime
Te chuchoteront des « Je t’aime ».
Et, si avant toi je partais,
Alors tu pourrais le relire,
Te rappeler que je t’aimais
Et tu me verrais te sourire.
Que deviennent les mots d’amour
De tous les amants disparus ?
Des fleurs ? Des papillons de jour ?
Des moineaux chantant dans les rues ?
Dans le chant de tous les oiseaux
Et dans le vol des papillons,
Dans le feu des coquelicots,
Ecoute ! Je dirai ton nom…
Saint-Quentin-en Yvelines – Achères, 27 décembre 2014