TABLE OUVERTE

Pour donner une suite aux défis littéraires nous avons décidé d’ouvrir une page dédiée à la publications de textes de nos membres.

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Place rouge et blanche

Et vient le temps, je crois Un temps presque immobile

Temps d’un immense si grand, intensément subtil Temps d’infinie grandeur, infiniment petit

Intime respiration ou souffle un peu rêveur

Spirale tellement troublante D’un temps d’enfantement

D’un temps de tant d’ici

Ce temps juste suspendu, ou peut-être éperdu Cette délicieuse pliure

Une lèvre entrevue

Et une altière courbure Silhouette aperçue

Dévoilement étonnant Visage, un long voyage

En volutes dorées, une ample chevelure

Une place rouge ou blanche, sans doute de bien peu Si vide tellement aussi, un soir, ou un grand soir

Et ces joues et ce bras, à peine juste effleurés

Ce temps, comme une approche Discrète, presque secrète

Découverte retenue, redécouverte peut-être Temps d’infini présent

Lorsque je te découvre Que je te vois, parfois

Ce temps d’un impossible Ou d’un possible maintenant

Ce temps des entrelacs, ces temps d’un entrechat Et d’un enchantement

Une vibrante aimance

Ou en renoncement, en un accomplissement

La Vie, encore la vie, ces vies, toutes ces envies Cette vie qui est Terre

Une vie qui est Mer

Cette vie tellement si Ciel

Ces vies, nos univers, au-delà des frontières

Vie tienne, si reine autant, où que le vent emporte Une vie tellement fougère

Vie tellement si lys Dans un ressourcement, Les eaux déversées..

Miracle d’une éternelle, elle murmure en toi Ce soi en moi je crois, sans oser trop y croire

Souveraineté d’une main Qui encense, qui fragrance Ce parfum qui est tien

Fleur mauve, elle ne me ment

Aimant émerveillant, un chant ou une danse

Cathédrale du vertige Notre Dame d’un silence

Une chair, un regard, une âme à peine osée Comme une offrande au Monde, et au-delà encore

L’au-delà qui est là Alors, je suis bien là

Et j’étais là, déjà Dans l’au-delà, là-bas

Un au-delà en moi

Ce bas, tellement très bas, un moi de tant de pas Car au-delà, pour toi

Pour toi , si haute sûrement, et sans donc trop de fautes Mais toi, tellement quoi, tellement quoi pour moi

En moi, n’en doute pas, sillages de ton aura

Mystère d’une prière ou oraison, par foi Un chant ou un soupir, un rire et un sourire

Cris d‘un adoubement, mort d‘infinie présence Une larme invisible, en encres indélébiles

Encore, mille fois encore, ces jours, les nuits toujours.. Un si discret mantra, en ombre de minuit

Bras presque immobiles, crépusculaire croix

Ou une voix pour toi, nuptial envoile moi

Pour Vous qui n’êtes là, dans vos chemins là-bas..

Nuit incrée Jour

un murmure

Pour naître, ne pas mourir, vivre, ne plus survivre Dans ce mystère d’Être

Une vie ici-bas

Alors, juste un pas, un pas, un petit pas.. Et se dévoilera

Une assomption en toi Bouleversements, pour moi Révélation de soie

Peut-être, peut-être pas Peut-être pas, peut-être

Peut-être, oui peut-être Peut-être pas

Peut-être..

Benoit Roux

Amis, amis, amis…

Ah ! Que le temps est doux

Avec tous ceux qu’on aime

Comme des graines qu’on sème

Ils reviendront vers nous

Une année est passée

Si souvent confinés

Une année aliénée

Reliés par nos pensées

Et le temps passe

Les années passent

Notre vie passe

Sans qu’on s’embrasse !

Micheline Hecquart

Qui se souvient des hommes

Qui se souvient des hommes

Tous ces hommes qui peinaient

Tous ces hommes qui souffraient

Qui rêvaient sans fantômes

Qui se souvient du monde

Du monde des premiers êtres

D’un monde sous les hêtres

Sans être le quart-monde

Un jour, au fond des grottes

Un jour, ils ont créé…

Un jour, ont dessiné

Des rêves patriotes

Puis le monde a changé

Ces hommes ont évolué

Ces hommes ont travaillé

A nous de partager

Le 14 janvier 2021 

        » Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée » (Racine)

A l’ombre d’un nuage

Ala belle aurore qui poudroie

A laquelle je m’harmonise,

Au soleil qui flamboie

Auquel le feu m’attise

Apprivoiser la tendresse 

Au bout du fil l’araignée ne cesse 

De se balancer avec indifférence

Au fil de la rivière, au fil de l’eau

Au fil des jours , sur le fil de la chance

C’est un fil de soie invisible

Dans un ciel immense inaccessible 

C’est un fil qui se déroule en secret,

C’est un mélange de feu et de paix

Cette présence paisible

Dans une aurore dentelière

Dansle grand tout imprévisible

Dans le labyrinthe de la terre

Dans les rues d’innocence 

Sur les chemins d’insouciance

Dans la lumière dorée, je danse 

Sur le chemin de l’enfance

Nicole Dubromer 

Foyer d’affection-Table ouverte 2021

Viens, mon ami, la table est mise

Je t’ai préparé un bon plat

Et pour le reste on improvise

Pas de chichis, pas d’apparat

Ni cristal ni chemin de table

Ni luxe pompeux d’un banquet

J’ai éteint ordi et portable

Et je t’ai cueilli un bouquet

L’année passée a été dure

Nous avons soif de liberté

Il faut que notre joie perdure

C’est bien meilleur pour la santé

Chantons, dansons la Capucine

Et pétrissons le pain chez nous

Invitons voisin et voisine

Que l’amour soit au rendez-vous

Pas question d’arrêter de vivre

L’année deux mille vingt et un

Nous permettra d’écrire un livre

Consolateur et opportun

Deux mille vingt est un chapitre

Sa dernière page est tournée

Et il nous faut trouver un titre

Heureux pour la nouvelle année

Et pourquoi pas La Table ouverte

A toi, à vous, à nous, à moi

C’est la vie qui nous est offerte

Chacun de nous en est le roi

Béatrice Bastiani-Helbig, 27 janvier 2021

L’année 2021

Dans la triste pénombre, les hommes sortent de l’ombre

Un mince filet de lumière transperce la roche sombre 

Et les illumine d’un nuage de poussières dorées

Etincelant sur le chemin d’une renaissance sacrée

Les poètes, les artistes ont besoin de liberté

Ils habitent le pays merveilleux de la créativité

Avec leurs semblables ils vivent dans la même sphère

Heureux de se retrouver dans leur monde imaginaire

En ce début d’année poètes et artistes vous n’êtes pas seuls

Sur une terre sans haine, tenons-nous par la main

Formons une ronde joyeuse porteuse d’espérance 

Passons la porte entr’ouverte d’une belle renaissance

Nicole Dubromer

Dialogue de capucines

Les dames capucines comme chacun sait

Bavardent sans cesse n’est-il pas vrai

Ces deux voisines en bonne entente

Se parent des fleurs les plus brillantes

Dame capucine dorée étale sa feuille

Au vert tendre qui couve les pétales

Quand le bourdon volage recueille

Sur le pistil discret un pollen banal

Mais l’automne arrive couvert de frimas

La rosée perle sur la feuille transie

Dame serre sa fleur dans ses bras

Et la protège pour la garder jolie

Dame capucine orange pas mieux lotie

Questionne sa voisine en termes amers

L’hiver arrive pour nous c’est un souci

Je vois sur votre visage des larmes claires

Nous allons périr sous le vent mauvais

Vous pleurez comme moi et ma fleur

Disparaîtra sous terre à tout jamais

Je suis triste Madame quel malheur

Dame capucine dorée écoute en émoi

Mais répond vite à la sombre voisine

Ce ne sont pas des larmes mais des perles de joie

Qui abreuveront le sol comme une belle vitrine

Où poussera la graine issue de mon cœur

Quand fleur dorée aux pétales flétries

Pensera au printemps et à son futur labeur

Patience voisine tu seras de nouveau jolie.

                                                                                                      Cergy, 31/12/2020                                                                                                        René Allétru

Planète Covid


Imbus, tels la grenouille de la fable, de notre infinie supériorité – certains ultras osent même prétendre que nous avons été faits à l’image des dieux, pardon, de Dieu, puisque d’aucuns professent qu’il est unique (même si multiplié par trois) –, nous n’y avons pas pris garde.

De nanoscopiques animalcules, infiniment plus petits que des abeilles ou des fourmis, mais doués comme elles, du sens de l’organisation collective et solidaire, alors que nous autres humains l’avions depuis belle lurette jetée aux orties, ont décidé qu’ils devaient reprendre les choses en main. Pour nous obliger à plus de modestie. Pour nous contraindre à vivre autrement, sous peine de mort.

Nous autres, virus, sommes en effet sur ce que vous considérez à tort comme votre planète ; nous, y habitons depuis beaucoup plus longtemps que vous, bien avant que Lucy s’établisse en Éthiopie. Avec elle, ça allait encore : l’homo n’était que erectus. Là où ça a commencé à dégénérer, c’est quand vous avez prétendus être sapiens, alors que c’était le début de la démence. La liste intégrale en serait trop longue ; juste pour que tu comprennes : invention des religions (monothéistes d’abord – mais les autres ont suivi, et ont été trop souvent responsables de ce qui suit) :  guerres, massacres, accession au pouvoir de vos « États » d’individus stupides, incompétents, mégalos, corrompus ; épuisement des ressources ; démographie incontrôlée ; fuite en avant technologique. Et tu comptes bien sur cette dernière pour avoir raison de nous.

Mais rira bien qui rira le dernier…

Jean Ferreux

Teresa Maria Petitjean

De temps en temps la nuit nous surprend

Quand elle nous offre une plaisanterie

Je souris

Ma timidité à fleur de peau.

De temps en temps une ombre s’impose

Au détour d’un clair de lune

J’entends  

Le loup-garou rodant dans les parages.

De temps en temps les petites choses

Se révèlent capricieuses, 

Je gribouille très émue quelques mots

Sans prétention. 

De temps en temps mon océan se déchaîne

Faisant des nœuds dans mes tripes 

J’arbore l’horloge du temps 

Le désir brulant mes lèvres.

Teresa Maria petitjean